Coaching de vie, Psychologie

Le focus, créateur de réalité

Trop longtemps, j’ai répété une fâcheuse habitude : me concentrer sur mes manques et mes imperfections. Je m’étais convaincue que ce n’était pas le cas, que je ne me focalisais pas sur le négatif, et qu’au contraire, j’étais orientée positif car selon moi, je réalisais tous les efforts possibles en direction de mes valeurs. C’était en partie vrai, mais ce dont je ne me rendais pas compte, c’était que ma positivité était surtout orientée vers les autres, et beaucoup moins envers moi-même. Plus exactement, l’intention positive y était, mais plus profondément, mes pensées étaient trop habituées à se diriger naturellement vers mes insatisfactions, tournant autour de tout ce qui me dérangeait dans ma vie, chez moi, vers tout ce qui n’était pas en accord avec mes désirs. J’accordais donc trop de place à ce que je ne voulais pas, plutôt qu’à ce qui était important pour moi. Ces ruminations sont devenues inconscientes avec le temps, comme des automatismes, ce qui m’a progressivement menée à croire que ce fonctionnement ne faisait pas partie de moi.

Pendant tout ce temps, je ne parvenais pas à reconnaître cette spirale négative dans laquelle j’étais enfermée et que j’alimentais pourtant par moi-même. Notamment en raison de son caractère devenu inconscient, et parce que dans l’absolu, ce n’était pas comme ça que je voulais fonctionner. Cela allait à l’encontre de mes valeurs, et de ce fait, je ne voulais pas admettre ce qui était en décalage avec mon image de moi idéale. Malheureusement, tant que je ne reconnaissais pas mon biais de négativité, je continuais à me concentrer sur ce qui ne me plaisait pas et donc à amplifier cela, car de ce fait, je déclenchais naturellement des émotions négatives, qui dégénéraient en un mal-être généralisé. Cela prenait tellement d’ampleur que je ne laissais par conséquent aucune place dans mon esprit pour envisager les choses sous un autre angle et pour trouver des solutions créatives pour transformer ce qui ne me convenait pas.

Ainsi, je ne réalisais pas encore combien c’était indispensable de partir honnêtement de là où j’étais dans ma vie, en commençant par reconnaître mes mécanismes. Car c’est à partir d’un constat réaliste que démarre toute initiative réussie. Par exemple, nous n’aurions pas à l’idée de construire une maison sur des fondations instables sans y jeter un œil, ou de poursuivre une relation de confiance sur un mensonge sans rétablir la vérité .

Alors, avec le temps et à force de souffrance et de volonté, j’ai appris à prendre du recul, à reconnaître puis à accepter véritablement ce qui se jouait en moi, en toute transparence, et c’est seulement ensuite, une fois que de l’espace avait été créé, que j’ai pu commencer à construire en alignement avec ce que je souhaitais. C’est en cultivant la pleine conscience entre autres que j’y suis parvenue. Un article sur le sujet viendra prochainement compléter cet article, pour une nouvelle manière d’appréhender le monde et la réalité.

Si l’on n’admet pas si facilement ce genre de choses, c’est pour plusieurs raisons. Je parlais plus tôt de l’image de soi idéale. Elle cache en réalité la notion de vulnérabilité, ces fragilités que nous portons en nous et que nous avons parfois tant de mal à accepter, à montrer et à exprimer aux autres, dans le but de nous protéger. Et pourtant, reconnaître ses mécanismes demande une grande force car cela nous oblige à nous ouvrir et à accueillir nos fragilités, nos défauts, à les considérer comme des parties de nous qui sont légitimes et qui ont toute leur place même si nous n’en voyons pas l’utilité, car elles font de nous qui nous sommes.

demande de faire la paix avec soi dans un premier temps pour

Au fond, l’enjeu de l’acceptation de soi est de pouvoir s’autoriser le bonheur malgré notre faillibilité. Et oui, le bonheur n’est pas conditionnel… malgré tout ce que l’on peut croire au vu des conditionnements limitants qui nous ont été inculqué au fil des années. En effet, si nous attendions d’être parfait pour atteindre le bonheur, nous n’en verrions jamais la couleur. Prendre conscience de cela et s’autoriser à être heureux quoi qu’il en soit, c’est donc aussi de l’amour de soi.

Accueillir sa vulnérabilité contribue donc grandement à notre bonheur, car c’est seulement à partir de ce moment-là que l’on s’ouvre complètement à sa vérité, que l’on se reconnecte à son individualité singulière tout entière au lieu de la fuir, et non plus seulement aux parties qui nous arrangent. Et c’est là où le champs des possibles s’élargit vraiment, et où nos potentiels cachés se révèlent, car on devient pleinement connecté à soi, et la véritable liberté commence. A partir de ce moment-là, en percevant les choses différemment, on transcende nos difficultés pour en faire des challenges à relever, plutôt que des problèmes à résoudre. On se considère comme un individu à respecter, dans un premier temps, puis à « élever » pour nous permettre de progresser, et non un objet à « réparer ».

C’est une subtilité qui a son importance : une fois le mot problème changé en opportunité, avec la perception qui va avec, une fois que nous nous donnons le droit d’être imparfait et que nous nous accueillons avec bienveillance, que nous nous permettons d’être soi en paix, la démarche de changement devient possible, et cela devient une dynamique d’évolution, et non plus de résolution, de correction. Par conséquent, l’intention est dirigée vers ce que l’on souhaite, et non plus centrée sur ce que l’on veut éviter. C’est là où l’on constate le pouvoir de la focalisation. Une fois acceptées, les difficultés que l’on perdurait à nourrir en y pensant sans cesse auparavant se transforment en enseignements, et laissent plus de place à la recherche de sens et d’épanouissement.

En conclusion : c’est l’acceptation de soi, de notre fonctionnement antérieur et de nos moments de vie difficiles qui nous permettent de modifier notre regard, nous donnant l’opportunité de les percevoir comme des occasions d’apprendre et de grandir. C’est une étape essentielle pour lâcher ce qui nous retient et remettre le focus sur ce qui nous mènera à une vie meilleure et alignée avec nos valeurs.

Alors maintenant que l’on a cheminé vers l’acceptation, concrètement, comment faire pour utiliser le pouvoir créateur du focus, pour se diriger de plus en plus vers nos objectifs, vers notre bonheur? Tout simplement en choisissant consciemment là où nous portons notre attention au quotidien. En prenant la décision engagée de nourrir jour après jour ce qui est important pour soi, en y passant du temps, en y prêtant de l’attention et en y mettant de l’intention. En s’assurant, avec bienveillance, que toutes nos pensées, nos attitudes, nos comportements, nos émotions et les actes posés vont dans le sens de notre désir. Effectivement, cela demande un entrainement, surtout au début, mais c’est par la répétition que tout se crée. Prenons une métaphore. Un muscle, pour se développer, a besoin que l’on persévère et que l’on poursuive son entraînement dans le temps. Et bien, toute habitude passe par le même processus.

« Sème un acte, tu récolteras une habitude, sème une habitude, tu récolteras un caractère, sème un caractère, tu récolteras une destinée. » – Dalaï Lama

Cette vidéo de David Lefrançois, psychologue et coach, complètera cet article si vous souhaitez aller plus loin.

Et vous, vers quoi vous dirigez le plus souvent votre attention dans votre vie? Qu’est ce que vous décidez par conséquent de nourrir quotidiennement? Est-ce en accord avec les rêves que vous souhaitez réaliser, les objectifs qui vous tiennent à coeur et envers lesquels vous êtes fermement décidés à vous orienter? 

Emilie

4 réflexions au sujet de “Le focus, créateur de réalité”

  1. « Si nous attendions d’être parfait pour atteindre le bonheur, nous n’en verrions jamais la couleur » et je dirai même que reconnaître et accepter ses imperfections est une condition indispensable au bonheur

    Merci pour cette mise à nue éclairante 🙂

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